En Algérie du Nord, le phénomène d’érosion hydrique présente la forme de dégradation physique des sols la
plus importante affectant les reliefs, la production du sol et la stabilité des versants. Pour suivre la
progression de ce phénomène insidieux et pour évaluer les résultats des actions de lutte, les outils spatiaux,
tels que la télédétection et les systèmes d’informations géographiques (SIG), semble être privilégiés, car ils
permettent d’élaborer des cartes précises sur la progression de la dégradation à partir des indicateurs
écologiques qui mettent en évidence les transformations du milieu. Ces indicateurs sont très corrélés aux
paramètres radiométriques de surface, tels que l’albédo, l’indice de végétation (NDVI) et la température de
surface.
L’objectif de cette étude est de développer une méthodologie pour la cartographie du risque de dégradation
par utilisation combinée de l’information acquise par les capteurs satellitaires et des variables dérivées du
modèle numérique de terrain (MNT). Le site pilote retenu est un écosystème montagneux très vulnérable à
l’érosion hydrique, situé dans les monts des Béni-chougrane (nord-ouest de l’Algérie). La méthodologie
présentée consiste à développer un indice quantitatif de dégradation des sols en fonction de deux paramètres
: la fraction d’évaporation (EF), qui discrimine l’état hydrique de surface, et l’indice de végétation standarisé
(NDVIs) qui reflète l’activité chlorophylienne des surfaces.
La synthèse de l’ensemble des informations dans un SIG, ainsi que leurs confrontations avec les données
géomorphologiques, ont permis de dresser des cartes de sensibilité à l’érosion hydrique selon cinq degrés
souvent corrélé à la densité de végétation. Il ressort que les zones en état dégradé et très dégradé couvrent
29% de la superficie du bassin versant contre 43% des terres à couvert végétal dense ou très dense. Le reste
(28%) étant en état critique.